La Fondation Rivières interpelle le gouvernement du Québec afin qu’il mette en place des mesures pour réduire l’impact sur l’environnement des déversements d’eaux usées. Cinq ans après le "Flushgate" de Montréal, il n’y a toujours aucune stratégie pour contrôler et limiter les impacts sur l’environnement en cas de déversements. La Ville de Trois-Rivières est contrainte de déverser la quasi-totalité de ses eaux usées dans la rivière Saint-Maurice et le fleuve Saint-Laurent à la suite de bris survenus sur la conduite principale d’eaux usées. On estime que 1,3 milliard de litres d’eaux usées, soit 25 % du Flushgate à Montréal en 2015, seront déversés durant les 19 jours prévus pour réparer la conduite, soit 1 000 litres d’eaux usées par habitation et ce, sans aucune mesure de mitigation. Alors que Montréal en 2015 et Longueuil en 2018 avaient installé des barrières flottantes permettant de capter les solides et dépêché des équipes pour ramasser les déchets, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques n’aurait imposé aucune mesure à Trois-Rivières.
En 2018, la Fondation Rivières avait interpellé la ministre de l’Environnement Marie-Chantal Chassé en lui transmettant une liste de mesures afin de limiter et encadrer ces épisodes de déversements. La Fondation s’adresse aujourd’hui au ministre Benoit Charrette pour lui rappeler ces recommandations, dont celles de désigner un responsable ministériel pour l’évaluation technique, de faire le suivi de tels événements et de dresser une liste de mesures obligatoires en cas de déversements. Entre autres mesures, rappelle la Fondation, il faut prévoir l’échantillonnage de la qualité de l’eau en aval, des protocoles pour réduire l’utilisation d’eau par les citoyens ou en industries, la mise en place d’ouvrages de traitement temporaires, de barrières flottantes et de systèmes de pompage. "La population veut avoir l’assurance, avec raison, que tous les efforts raisonnables ont été réalisés afin de minimiser l’impact des déversements", déclare Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières, avant d'ajouter : "le gouvernement n’a pas encore mis en place, depuis le Flushgate de Montréal en 2015, des conditions qui permettent d’identifier les meilleures pratiques."